Paris, le 15 novembre 2018
« Allez, on se donne une heure pour préparer la grille d’entretien ! »
Entre deux cours, on se motive entre nous pour s’avancer sur le boulot qu’on a à faire pour la semaine prochaine. Direction la bibliothèque de la fac.
« Vous êtes combien ? » nous demande la dame à l’accueil. On est un peu surpris par cette demande. C’est bien la première fois qu’on entend cette question dans la bouche de quelqu’un d’autre qu’un videur de boite…
« Euh, on est quatre… Pourquoi, il y a plus de place ?
– Non c’est pas ça, mais maintenant, ils nous demandent de compter les élèves qui viennent étudier à la bibliothèque.
– Et, c’est pour quoi faire ?
– Ils veulent savoir quelles sont les heures creuses, pour pouvoir adapter les horaires d’ouverture de la bibliothèque aux besoins réels.
– Ah bon… Mais, elle est déjà pas tant ouverte que ça la bibli (de 8h30 à 18h en semaine, et de 9h à 13h le samedi)…Pourquoi ils vous font faire ça.
– Oh bah on sait pas trop…
– Pour faire des économies, non ? En gros on vous demande de faire pareil, voire plus, avec moins de moyens ?
– C’est vous qui le dite. Je vous ai rien dit, moi… » (sourire)
Si les bibliothèques universitaires se mettent au productivisme, on est pas sortis du sable…